Dominos game à la racine, la décision Margaux Thevenin

À la racine : la décision

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Toute action résulte d’une décision. Par extension, toute situation, tout événement, résulte d’une décision.

En fait, ce que nous vivons est le résultat de décisions.

Cela semble peut-être simple, mais les implications sont immenses.

Qu’est-ce qu’une décision ?

Une décision est un choix. Chaque choix est porteur d’un oui et d’un non : ce vers quoi on va et ce de quoi on s’éloigne. Ce qu’on cherche à créer et ce à quoi on renonce. Ce qu’on souhaite voir advenir et ce qu’on ne souhaite pas voir advenir. Un choix est une bifurcation vers un pôle.

Qui prend les décisions ?

En s’en tenant à l’échelle humaine, une décision est un acte réalisé par un ou plusieurs êtres humains. Une décision est toujours incarnée.

Certes, une partie de nos vies est impactée (régie ?) par des décisions prises par les intelligences artificielles. Mais à date, l’Homme est à l’origine de ces IA, leur créateur, et a encore (?) la maîtrise sur ce qu’elles font. Ainsi, en remontant la chaîne de Cause à Effet, les décisions prises par les IA résultent en amont de décisions…humaines.

Vous, moi, nos proches, les managers, les dirigeants des organisations auxquelles nous contribuons, les hommes et femmes que nous avons collectivement élus, celles et ceux élus ou pas dans d’autres parties du monde,… tous ces êtres humains décident en permanence.

Sur quoi repose une décision ?

Je vous partageais ici que nos actions sont la résultante de nos émotions, de l’énergie qui circule dans notre corps.

La décision est l’acte qui convertit une émotion (énergie) en action. C’est ce moment déterminant, cet instant de choix qui donne à l’émotion une conséquence, un impact.

Chacune de nos décisions repose sur deux choses qui ont trait à l’émotion :

  • Le sentiment : comme exploré dans cet article, le sentiment (joie, tristesse, colère, peur) est l’interprétation que l’on fait de l’émotion qui nous traverse. Ce sont nos pensées conscientes et inconscientes qui génèrent nos sentiments. Selon que le sentiment perçu soit de la joie, de la tristesse, de la colère, ou de la peur, les décisions en aval seront différentes.
  • L’intention : notre intention est le cap que l’on donne à nos actions. Elle repose sur la question « au service de quoi est-ce que j’agis ? ». L’intention aiguille nos décisions de façon signifiante, comme une boussole qui guide notre chemin et détermine les voies sur lesquelles on s’engage.

Le sentiment et l’intention sont le père et la mère de la décision.

Et donc ?

Nous passons notre vie à décider. Chaque décision est comme un caillou jeté dans l’eau, avec son onde de répercussion. De fait :

  • Aucune décision n’est exempte d’impact (tous les cailloux génèrent des remous)
  • Les décisions n’ont pas toutes le même impact (les cailloux ne sont pas tous de la même taille/poids)

Ces deux points ont selon moi des implications fondamentales sur notre façon d’être et d’agir et nous invitent à deux choses.

Conscientiser les décisions que l’on prend

(Aucune décision n’est exempte d’impact)

Chaque décision que l’on prend/qui est prise a des conséquences au-delà de la ou les personne(s) qui la prend(nent). Nous portons donc une grande responsabilité quant à nos choix.

Je suis convaincue que plus nous déciderons en conscience plus nous éviterons les écarts entre ce que l’on estime souhaitable et ce qui se produit en réalité.

Une décision consciente nécessite :

  • de re.connaître le sentiment qui nous habite au moment où on s’apprête à la prendre
  • de se formuler l’intention que l’on a au fond de nous, au service de quoi on s’apprête à effectuer ce choix

Cultiver notre discernement et notre vision systémique

(Toutes les décisions n’ont pas le même impact)

Face à un monde complexe, il est important voire vital de développer et affûter notre compréhension des systèmes dont on fait partie et auxquels on contribue. Concrètement, cela nécessite :

  • de regarder : de se familiariser avec les différentes échelles du système (je trouve l’image des poupées russes très aidante), identifier les « clés de voûte », les fondamentaux qui caractérisent ce système, ce qui est considéré comme la « normalité » (exemple de systèmes : nos familles, notre entreprise / organisation, la commune dans laquelle on vit, notre démocratie,…)
  • d’interroger avec curiosité et empathie : d’identifier la(es) source(s) des décisions prises (qui ? quels événements ?), de prendre le temps de comprendre et d’échanger avec les acteurs sur l’intention et les émotions qui sous-tendent leurs décisions

J’insiste sur la curiosité et empathie. Aux deux échelles : nous-mêmes et le monde qui nous entoure

La posture de classer le bien et le mal, de compter les points, est celle du contrôle. Une posture qui souvent rassure face à la complexité. Elle est pourtant à la fois illusoire et destructrice : la complexité ne peut pas être contrôlée (il s’agit d’apprendre à naviguer en son sein), et la dualité n’est pas génératrice de vie (elle n’existe pas dans le vivant, le principe de Polarité l’illustre).

Concrètement, voici quelques explorations pratiques auxquelles je vous invite :

Exploration 1.     « A l’origine de toute situation, il y a une décision humaine. »

Comment cela résonne en moi ? Qu’est-ce qui me dérange ? Qu’est-ce qui sonne juste ? Quelle est l’émotion / le sentiment qui émerge à la lecture de cette phrase ?

Exploration 2.     Observer vos décisions : pensez à une situation qui vous taraude, qui vous met en déséquilibre désagréable (le déséquilibre facilite souvent l’introspection). Prenez un moment pour vous poser ces questions :

  1. Observation des faits :
  • Quelle(s) décision(s) a(ont) mené à la situation dans laquelle je me trouve ?
  • Quel est le sentiment que j’éprouvais au moment où j’ai pris cette décision ?
  • Quelle était mon intention au moment où je l’ai prise ?
  1. Relecture des faits :
  • Si le sentiment était désagréable (peur, colère, tristesse,…) : quel était le besoin qui n’était pas satisfait chez moi à ce moment-là ? Quelle décision aurais-je pu prendre pour répondre au mieux à ce besoin ?
  • Au service de quoi était mon intention ? Quelle décision aurait pu y contribuer davantage ?
  • Comment pourrais-je résumer mon intention dans ce projet ?

Tip : commencez petit, sur les petites décisions que vous prenez

Exploration 3.     Etendre cette observation et interrogation au monde qui vous entoure : quelles sont les décisions qui ont mené à telle ou telle situation ? – allez à la rencontre des acteurs pour échanger avec eux sur les questions du point 2.

Il ne s’agit pas de se méfier, il s’agit – comme pour l’exercice sur soi – de se rappeler que nous sommes responsables de la vie que nous construisons et du monde auquel nous participons. Nous sommes un microcosme à l’image du macrocosme et inversement, notre monde est le reflet de nos décisions individuelles et collectives et donc de notre monde intérieur.

Exploration 4.     Question bonus ! Pourquoi Margaux a-t-elle pris la décision de publier cet article, quelle était le sentiment qu’elle éprouvait et l’intention derrière ? 😉

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Cette « hygiène psychique » me paraît fondamentale pour rester ancrés les deux pieds sur terre dans une période où nos repères éclatent et où on peut parfois avoir l’impression de n’avoir plus de prise sur rien. Nous AVONS prise sur les choses, en premier lieu sur NOUS-mêmes, et sur deux clés fondamentales :

  • Les décisions que nous prenons
  • Notre façon de voir et d’interroger les décisions qui impactent notre monde

Ces deux échelles se font miroir, se reflètent l’une dans l’autre si seulement on veut bien le voir.

Si nous prenions cette responsabilité ? Nous évoluons dans la complexité mais les choses simples nous tendent les bras pour nous guider dans (et vers) la paix et l’harmonie.