J’ai souvent lu-vu-entendu (et ça me parle bien) qu’on ne peut pas espérer que le monde, et l’humanité, soient autrement que comment on se comporte.
Je lis le « on » collectif : le monde et l’humanité sont la résultante de nos interactions, de nos façons de vivre ensemble et d’être en relation entre nous, de nos lois, de nos politiques, de nos relations avec l’ensemble des autres formes du vivant,…
J’ai l’impression que le « on » collectif tend à la fois à nous connecter les uns aux autres et à augmenter notre pouvoir d’agir, et dans le même temps, à induire des dynamiques de « camps », il y aurait les « on » bon.ne.s et les « on » mauvais.e.s (évidemment, on est toujours parmi les bon.ne.s !).
Le « on » collectif est vital, je crois que l’humain a besoin de se sentir « faire partie de », et que l’expérience humaine est une expérience d’interactions.
Il me semble aussi mortifère, car l’opposition durable des camps nous prive de notre potentiel créateur : dans le vivant (dont on fait partie), c’est l’alliance des polarités qui permet le développement et l’évolution de la vie.
Pour me situer personnellement dans tout ça, il me manque (au moins) une pièce du puzzle.
« Tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. »
La Table d’Emeraude
« Tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas », peut-on lire dans la Table d’Émeraude, un des textes fondateurs de l’alchimie, tradition ancestrale qui étudiait la nature et notre nature humaine.
Les choses se font miroir aux différentes échelles.
Jouons.
Reprenons la phrase à l’échelle de notre propre personne :
Je ne peux pas espérer que le monde, l’humanité soit autrement que comment je me comporte.
Personnellement chez moi y’a de l’écho, et de la matière.
Je me suis demandé :
- À quoi est-ce que j’aspire pour l’humanité, pour le monde dans lequel je vis ?
- Comment est-ce que je l’incarne, comment est-ce que mes comportements servent cette aspiration ? Comment est-ce qu’ils ne la servent pas ?
Je me suis répondu (je vous fais ma papote intérieure ! 😅) :
- J’aspire personnellement à la justesse et à l’harmonie dans nos relations humaines et dans l’ensemble du vivant et des formes qu’il prend : ses différents règnes, les différentes espèces (dont l’espèce humaine), et toutes les relations qui s’établissent dans cette gigantesque toile. – c’est vaste, mais j’y aspire pour de vrai.
- À l’échelle de ma propre vie, je l’incarne…de façon très infime, et aussi très instable dans cet infime ! Et en même temps, quand je me dis ça (infime & instable), je ne sens pas plus de tracas que ça.
Je me suis demandé pourquoi ça ne me tracassait pas plus que ça ?
Ce qui m’est venu, c’est que ce à quoi j’aspire n’a pas tant un rôle « d’objectif » (ce qui m’aurait tracassée car « je n’y suis pas du tout ! »), mais bien davantage un rôle de guide. Et j’ai l’impression que je peux solliciter ce guide, l’appeler tout le temps : à l’aide dans les tornades ; en inspiration et en encouragement dans le flow ; et tous les entre-deux. Et que je peux à tout moment essayer de considérer ce que ce guide me dit pour choisir comment me comporter, tant dans les situations les plus habituelles que les plus inhabituelles ; et toutes les entre-deux.
En étant d’accord avec le fait que, plein de fois, je ne suis pas en mesure d’écouter, et que ça n’est pas la fin du monde, je fais des choix tout le temps.
Au fond je me demande : pour rendre réel un monde que nous portons dans nos coeurs et nourrissons de nos espoirs, est-ce qu’il y aurait une clé et de la puissance dans :
1. La clarté de nos aspirations (notre « grand rêve »)
2. L’engagement personnel qu’on prend envers elles. Une forme de loyauté consciente, choisie, et persévérante.
J’y ajouterais un petit 3. l’accueil de nos contradictions personnelles, celles des autres, et de nous toutes et tous.
Ça fait écho comment chez vous ?
Vous aspirez à quoi vous, et quel rôle est-ce que vous donnez à vos aspirations dans vos vies ? (guide, garde-fou, mentor, formateur.ice, ami.e, cheerleader,…?)